Elevage des génisses Ne négligeons ni leur alimentation ni leur confort

NE NEGLIGEONS
NI LEUR ALIMENTATION...

L'exploitation d'un troupeau de vaches laitières implique la nécessité d'un renouvellement régulier. Ce renouvellement est actuellement important puisqu' en France une vache laitière n'effectue en moyenne qu'un peu moins de 3 lactations.
Le cheptel « élève » improductif par nature est ressenti comme une lourde charge et ne bénéficie pas toujours de conditions d'élevage optimales.
L'expérience montre que les difficultés ou les accidents survenus à la génisse ont souvent d'importantes répercussions au cours de sa carrière de productrice de lait. Ainsi, l 'alimentation de la génisse constitue un facteur prépondérant à maîtriser.
Quelle alimentation pour quelle croissance quotidienne ? Des éléments de réponse sont apportés ici.

De 0 à 2 mois, la phase lactée

La concentration du colostrum en immunoglobulines diminue fortement dans le temps. 48 H après la mise bas, le colostrum contient 10 fois moins d'immunoglobulines.
à le veau doit boire 4 à 6 litres de colostrum durant les premières 24H dont 2 litres dans les 6 premières heures.
Donner au veau 2 x 2 litres/jour de colostrum de qualité durant 8 jours constitue un bon moyen de prévention des diarrhées post-natales.

Jusqu'au sevrage, l'alimentation lactée devra toujours être accompagnée de la distribution :

• d'un très bon foin
• de granulés 1er âge distribués à volonté
• d'eau propre et à température douce

De 2 mois à 6 mois

• Le concentré doit être appètent, riche (0,9 UFL, 115 g PDI/Kg) : 2 kg/j
• Le foin doit être extra et à volonté
• A partir de 4 mois, on augmente la quantité de fourrage (foin ou du bon ensilage d'herbe) – Le maïs trop déséquilibré est à réserver aux autres animaux.
• Minéraux : 50 à 80 g du type 8-16
• Oligo-éléments et vitamines : bloc à lécher
• Eau claire

De 6 mois à l'insémination

Période délicate car elle correspond à de nombreux changements dans la conduite d'élevage (changement de régime alimentaire, de locaux…) et l'on constate souvent des difficultés dans cette transition avec perte de poids des génisses, poil piqué…

En début de période, la croissance doit être modérée (600g-700g/j). En effet, de 6 à 12 mois environ (moment de la puberté), le développement du tissu mammaire est très important. Si la nourriture est trop riche ou déséquilibrée (trop d'UFL), il y'aura des dépôts graisseux importants, avec réduction de la croissance des tissus sécréteurs de la mamelle.

à Vêlage à 24-26 mois de la génisse : croissance journalière de 750 g/j au cours de son 2ème hiver. Insémination à 2/3 du poids adulte vers 15 mois.

Ration : 

• bon foin ou bon ensilage d'herbe
• 1 à 2 Kg de concentré type VL 18
• 100 g de minéral type 8-16
• bloc à lécher

à Vêlage à 30 mois :  

• croissance 1er hiver : 500g /j
• croissance 2ème hiver : 650g/j

Ration : 

• foin ou ensilage d'herbe
• si fourrage de qualité, pas de concentré
• 100 g de minéral type 8-16
• bloc à lécher

De l'insémination au vêlage

Après insémination, la croissance doit être forte et régulière (750g à 850g/j), 1 à 2 kg de VL 18 doivent être apportés. Cependant, bien surveiller l'état d'engraissement de la génisse (risque de difficultés au vêlage si trop grasse). 15 jours à 1 mois avant le vêlage, il est nécessaire d'effectuer la transition alimentaire en intégrant la génisse au troupeau des vaches.

...NI LEUR CONFORT !

La  conception du logement des génisses est primordiale pour permettre à l'animal de croître dans de bonnes conditions et valoriser pleinement son alimentation.

Des règles strictes sont à respecter pour obtenir une bonne ambiance du bâtiment :

1. Une surface minimale par animal selon l'âge et le poids
2. Un volume d'air suffisant et une bonne aération 
3. Une bonne clarté du bâtiment
4. Une hygiène rigoureuse par une ambiance « sèche »

Un bâtiment sec, bien ventilé constitue une bonne prévention médicale (hors prophylaxie collective).
Effectivement, il permet de limiter certaines maladies :

Les maladies respiratoires : l'absence d'air au niveau des animaux, mais une bonne évacuation de l'humidité et des gaz limite les risques respiratoires.

Les maladies parasitaires : les teignes, dartres (contagieuses pour l'homme…) se développent lorsque les locaux sont sombres et humides (également favorisés par des carences en soufre, zinc, vitamines A, E)